Allergie ou intolérance au gluten – Comment savoir et que faire ? Tout savoir sur le gluten – Astuces, remèdes et conseils

Aliments sans gluten, allergie ou intolérance au gluten, régime sans gluten…, le terme gluten revient tel un leitmotiv dans les médias généralistes ou spécialisés, au point de rendre certaines personnes hypocondriaques.

Pourtant bien qu’en progression dans les pays développés les problèmes liés au gluten ne concernent qu’environ 1 à 2 % de la population.

Aussi avant de se précipiter sur un régime très contraignant, est-il nécessaire d’avoir une certitude quant-à sa sensibilité. (à lire aussi sur Buzz du moment!)

Qu’est-ce que le gluten et pourquoi génère-t-il des problèmes ?

Sans rentrer dans les détails scientifiques, l’on peut définir le gluten comme un composant protéique des céréales (blé, orge et seigle) constitué de protéines, d’acides gras et de sucre. Étant insoluble et viscoélasticité, il va permettre le pétrissage et la levée des pâtes de boulangerie ou de pâtisserie.

Sans que l’on en connaisse vraiment la raison, certaines personnes développent une sensibilité qui peut à terme générer de graves problèmes de santé. La piste d’une origine génétique est en partie probable, peut-être corrélée à des déclencheurs environnementaux.

Voici une vidéo pour présenter le gluten et les problèmes liés :

Allergie ou intolérance : quelles différences ?

Très souvent confondues, ces deux pathologies ne procèdent pas d’un même mécanisme et ont des symptômes différents.
La première est à l’image de toutes les allergies à réaction immédiate, avec des symptômes violents marquant le rejet du produit par le corps, de type : urticaires, asthme, prurit voire œdème. Elle touche une très faible partie de la population et se déclare généralement dans la petite enfance. Détectable par un simple bilan sanguin, elle nécessite un régime strict sans gluten tout au long de la vie. Avec toutefois une possibilité de disparition progressive à l’âge adulte.

L’intolérance au gluten, aussi nommée maladie cœliaque, est une pathologie à développement lent et sournois. Auto-immune car le système immunitaire se retourne contre l’organisme, elle développe une réaction de type inflammatoire sur les parois de l’intestin grêle, avec à thermes la destruction des villosités. Celles-ci sont les éléments de transition (sortes d’éponges) entre l’appareil digestif et le système circulatoire qui permettent l’absorption des nutriments, des vitamines et sels minéraux à destination des cellules. L’on comprendra aisément les conséquences que cela peut entrainer : malnutrition et carences en tous genres, intolérance au lactose, anémie, ostéoporose auxquels peuvent s’ajouter des neuropathies (destruction des nerfs), de l’arthrite, une infertilité et certains types de cancers. Le diagnostic est très difficile à établir car les symptômes (fatigue chronique, troubles gastriques et intestinaux, troubles dermatologiques, neurologiques, articulaires…) sont communs à d’autres pathologies, sans avoir un caractère systématique. S’il y a suspicion d’intolérance, le praticien va généralement procéder en trois étapes.

Un dosage de certains anticorps (test sanguin) dont l’excès signe une réaction anormale
Une biopsie (prélèvement et analyse des tissus dans l’intestin grêle) sous endoscopie, marquant l’absence des villosités.

Enfin la mise en place d’un régime sans gluten va venir confirmer ou infirmer le diagnostic.

Un nouveau mode de vie à adopter

Lorsque l‘intolérance glutinique est confirmée, c’est un mode de vie totalement différent et certes très contraignant, qu’il va falloir adopter pour le restant de ses jours. S’il est scrupuleusement respecté, ces derniers peuvent être au demeurant encore fort nombreux. À l’heure actuelle il n’existe pas de traitement médicamenteux pour cette pathologie. La seule solution est l’adoption d’une diète totale sans gluten. Compte tenu de la très large prédominance de l’alimentation industrielle et de l’usage immodéré que fait celle-ci du gluten, les patients vont devoir porter une attention consente à l’ensemble de produits qu’ils absorbent.

À titre purement informatif et non exhaustif, voici quelques familles de produits à prohiber définitivement. La boulangerie, les viennoiseries et pâtisseries, les pâtes et d’une manière générale tous les produits céréaliers. Mais aussi : les crèmes glacées, les desserts industriels, les yaourts, les fromages, les sauces, les cubes et soupes diverses, les sauces tomate, les viandes en conserve et d’une manière générale la plupart des plats préparés en conserve, frais ou surgelés. À cela il convient d’ajouter les bières, whiskys et gins, certains médicaments et rouge à lèvres et… le café crème au bar (les crèmes en contiennent).

Quels aliments sont à privilégier

En premier lieu il s’agit des aliments étiquetés « sans gluten », que l’on trouve d’ailleurs de plus en plus dans les magasins spécialisées, voire en grandes surfaces. Viennent ensuite : les fruits et légumes, les viandes, poissons et volailles, le riz, le quinoa, le soja, le millet, ainsi que les farines issues de ces céréales. Tout cela étant naturellement des produits frais. Les produits laitiers doivent être évités. Leur digestion étant compromise par la dégradation des villosités intestinales.
D’autre part il est impératif d’éviter les contaminations croisées, soit dans la conservation des produits (réfrigérateur, armoire…) soit lors de la préparation des repas en cuisine.
Il convient aussi de choisir attentivement les restaurants et de les prévenir de son intolérance au gluten.
Enfin il faut savoir que la sécurité sociale (site Améli.fr) peut rembourser (en partie) les produits diététiques sans gluten sous réserve naturellement de leur prescription médicale.

Le cas des enfants et femmes enceintes

L’intolérance au gluten peut apparaître chez les enfants dès l’âge de 6 mois. Sans que l’on ait des certitudes scientifiques, il semblerait que le fait de donner le sein et de n’introduire des aliments contenant du gluten qu’après 3 mois et avant 7 mois, ait un effet protecteur. Quoi qu’il en soit l’allaitement maternel est, lorsque cela est possible, à privilégier impérativement. Ses bienfaits innombrables et reconnus scientifiquement contribuent au bon développement sanitaire général de l’enfant.

Les femmes enceintes dont ont à la certitude qu’elles développent cette pathologie doivent impérativement suivre une diète stricte sans gluten. L’intolérance glutinique accroît en effet de manière notable les risques de fausse couche (+ 39 %), de retard de croissance (+54 %) et de naissances prématurées (+37 %), sans parler de la transmission des gênes à l’enfant. D’autre part une aménorrhée (absence de règles) ou une stérilité féminine amène bien souvent le praticien à suspecter la pathologie et à demander des tests pour la confirmer.

Ce qu’il faut retenir

Toute détérioration de l’état de santé non motivée doit faire suspecter une intolérance glutinique et faire l’objet de tests de dépistage.

D’autre part il ne faut surtout pas entreprendre une diète glutinique sans avis médical. Celle-ci fausserait en effet les résultats des tests ultérieurs.

Enfin il convient de savoir qu’il existe une association d’aide et d’information : l’AFDIAG (Association Française Des Intolérants Au Gluten).